Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

arthur rimbaud

  • La question du lundi : Du poète.


    La lecture d’En dormant sur un cheval de John E. Jackson est un régal. C’est un essai sur la poésie dans lequel l’auteur présente les poèmes qui comptent pour lui. Le premier est Recueillement, de Charles Baudelaire, ce si beau poème qu’on n’avait pas lu depuis longtemps ("Sois sage, O ma Douleur, et tiens-toi tranquille.") On a pris plaisir à le relire à voix haute, ainsi que d’autres du livre et ensuite on est allé fureter dans le rayon poésie de la bibliothèque. On a d’abord feuilleté Mallarmé qui fut le poète de la découverte de la poésie, et puis tous les autres qui aident tant à vivre, dont Rimbaud, l’indispensable Rimbaud.


    Elle est retrouvée.
    Quoi ? – L’Eternité.
    C’est la mer allée
    Avec le soleil.


    D’où la question du lundi ou plutôt les questions du lundi : Vous souvenez-vous du poème qui vous a fait découvrir la force de la poésie ? Ou sinon, quel est votre poète préféré ?

  • Passer la soirée avec Rimbaud.

    Passer la soirée à lire Marcher, une philosophie, de Frédéric Gros, un très joli livre apporté par le Père Noël. Tous les grands marcheurs y sont : Rousseau, Nietzsche, Thoreau, … et Rimbaud, dont l’auteur rappelle, outre les marches incroyables, « Je suis un piéton » (p. 74), disait-il de lui-même, qu’il est mort à Marseille, où il était « de passage » (p. 75).
    On ne se souvenait pas que Rimbaud était mort à Marseille. Mais on se souvient d’avoir longtemps gardé dans le sac à dos un exemplaire de ses poésies parce qu’on aimait le lire en marchant, ou quand on s’arrêtait pour faire une pause. Un premier exemplaire de poche, à la couverture bleu clair sur laquelle il y avait peut-être la fameuse silhouette de Rimbaud croquée par Verlaine, un volume très usé, corné, rafistolé, avait été perdu lors d’une randonnée dans les Alpes, sans doute au Col du Bonhomme. On l’avait remplacé par l’exemplaire toujours là : un livre de poche aussi, avec le visage de Rimbaud qui se devine en négatif, dans les tons bruns. Les pages sont quasiment toutes décollées ; mais le livre s’ouvre encore aux pages qu’on aime : Ma bohème

    "Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées

    Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou"

    Et bien sûr Le bateau ivre qu’on sut longtemps intégralement :
    "Comme je descendais des Fleuves impassibles,
    Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
    Des peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles
    Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs

    Je sais le soir
    L’aube exaltée ainsi qu’un peuple de colombes"

    Et on laisse sur le côté le livre de Frédéric Gros pour replonger dans Rimbaud et le relire jusqu’au plus profond de la nuit.
    "J’ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre; des chaînes d’or d’étoile à étoile, et je danse."