Comme chaque automne, récupérer les graines de belles-de-nuit.
Choisir les plus grosses, celles qui brillent presque, et quand elles roulent et tombent à terre, se baisser pour les ramasser parmi les feuilles.
Cela fait plus de vingt ans qu’on fait cela, dans ce jardin-là. Avec les années, les fleurs sont passées du jaune au fuschia.
De quelle couleur seront-elles là où on les plantera bientôt ? On en mettra près d’une balustre, en hommage, car celui qui avait donné les graines avait fait cela dans son propre jardin : il trouvait que belles-de-nuit et balustres, ensemble, l’été, c’était beau.
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Passer la soirée de temple en temple.
Passer la soirée (en fait, plusieurs fins d’après-midi et deux soirées) à lire le très joli livre de Marie-Edith Laval, Comme une feuille de thé à Shikoku, qui raconte son pèlerinage au Japon : rejoindre 88 temples à pied, le temps d’un été.
Les dernières lignes :« Demain s’annonce une page blanche…Chaque minute tel un premier commencement, d’instants en instants, d’éternité en éternité, de
« commencements en commencements vers des commencements qui n’auront pas de fin » (Grégoire de Nysse) ».
Repérer, pour la première fois de sa vie, que les mots semence et commencements résonnent entre eux.