En revenant du pain, croiser le chemin d’une coccinelle. Elle est en plein milieu du trottoir ! Passer le pain sous le bras, se baisser et poser sa main au sol pour que la coccinelle puisse s’y accrocher.
Cela fait, se redresser et faire quelques pas de plus : juste là, les agapanthes parme du voisin dépassent du grillage. Ce sont des fleurs toujours curieuses.
Approcher la main d’une fleur, et laisser la coccinelle y poursuivre son chemin. Elle reste un moment immobile : surprise, peut-être ? à l’affût de nouvelles odeurs ou couleurs ? Puis, elle reprend sa route en allant et venant dans cette hampe dentelée.
On la laisse en lui disant au revoir. Et, en rentrant dans la maison, raconter l’épisode au bricoleur qui vient d’arriver pour repeindre le grand portail. Il ne semble pas plus étonné que cela. D’ailleurs, il dit : « On avait fait ça, un jour quand j’étais petit. On l'avait remise dans le bougainvillée.»
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Dans la maison.
La chaleur est intense. Elle pèse lourd et, instinctivement, on fléchit les épaules et on baisse la tête. Tout est brûlant comme la poignée en métal du petit portail blanc.
Mais, dans la maison restée bien fermée depuis le matin, il fait frais. C’est bon. On soupire d’aise en enlevant le chapeau qu’on pose dès l’entrée.
On garde cette fraîcheur le plus longtemps possible, en n’entrebâillant que peu les fenêtres pour permettre aux chats d’aller prendre aux alentours les nouvelles du jour.
On les ouvrira largement quand on aura dîné et qu’on ira pieds nus sur la pierre chaude de la terrasse arroser les fleurs. Dans le tuyau d’arrosage, l’eau est chaude aussi.