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  • Moisson.

    En se levant le matin, se réjouir de ce qu’on verra tout à l’heure sur la route : les champs de blé et ceux de coquelicots, les vignes, la Ste Baume, le soleil rasant du matin clair ; et le voir, cela, avec en plus quelques foulards de brume légère qui virevolte entre les arbres.
    Poursuivre l’écoute des partitas et, quelle joie, entendre à la radio qu'on vient d'allumer, la n°2 interprétée par Martha Argerich – merci Frédéric Lodéon.
    Etre là, avec des personnes qui sont très chères, pour attendre dans une salle d’attente, la fin d’une opération, quelques nouvelles peut-être.
    A La Criée, prendre plusieurs bottes d’asperges car on sait que la saison se termine.
    Faire goûter du petit épeautre à quelqu’un qui trouve cela très bon.
    Décider de passer l’été avec les Sœurs Brontë dont on vient de terminer la correspondance.
    Passer voir une vieille amie, oui, c’est une amie maintenant, pour lui apporter quelques pivoines, et discuter près du vieux rosier Papa Meilland de l’importance des fleurs dans la vie.
    Mettre de l’ordre dans les chaussures ; jeter les plus abîmées ; sur chaque boîte de celles qu’on garde, mettre une photo pour mieux les retrouver.
    Replanter, contre les canisses, une ipomée qu’on a trouvée, rabougrie et toute desséchée, dans un coin de la cour.
    Se baigner dans la mer, et penser à Camus.
    Manger les premiers abricots de la saison.
    Entendre les cigales. Enfin.

  • Sur la corniche.

    Il s’agit de longer d’abord la corniche de Tamaris pour, en passant par le port de St Elme, rejoindre la Plage de St-Asile.
    A l’aller, on aperçoit, installée sur le muret, une dame qui dessine. Elle a un large chapeau sur la tête et, sur ses genoux, un bloc de dessin. En s’approchant, on distingue la grande boîte de pastels ouverte devant elle. A son niveau, on s’arrête et on lui dit bonjour. Elle lève la tête et répond en souriant aussi. On parle un peu. Son dessin est à peine ébauché : une des maisons qui bordent la corniche, blanche et bleue, de style mauresque, avec un clocheton très élégant. On la félicite encore une fois et on la quitte pour continuer le chemin.
    Au retour, de nouveau on l’aperçoit et, au fur et à mesure qu’on s’en approche, on remarque que sa position n’a pas varié. Elle tient toujours ses feuilles sur ses genoux et semble très concentrée. Le dessin couvre désormais toute la feuille : la maison, la végétation tout autour, le ciel si bleu. Quand on l’aborde, un simple sourire suffit et on dit : « Alors, ça avance bien ! ». La conversation reprend quelques instants.
    Puis on se quitte en se disant au revoir.