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  • Le butin de la balade.

    Ramener de la balade le long de la corniche, un joli butin en images pour y penser un jour qu'il fera gris :

    sur la pelouse, une foison de jolies pâquerettes, très blanches dans le soleil du matin. Plus loin, des myosotis. Plus loin encore, un arbuste dont les belles hampes blanches font ployer les branches. On ne connaît pas son nom. Est-il de l’espèce des tamaris ? Mais ceux-ci ne fleurissent-ils pas roses ? Ou est-ce plutôt un poivrier ? Mais les fleurs du poivrier sont plutôt jaunes. On s’approche un peu plus pour en sentir le parfum ; il n’y en a pas. C’est peut-être un saule pleureur en fleurs ? Mais les saules-pleureurs fleurissent-ils jamais ?

    dans le ciel, les nuages sur le Mai, comme les couronnes quasi-transparentes au-dessus de la tête des anges qu’on voit dans les tableaux anciens.

    sur la plage, les algues, les embruns lancés par les gros rouleaux de la mer caresseurs de joues et les bois échoués, du fin roseau à la longue poutre à laquelle d’énormes clous sont restés accrochés ; mais depuis quand ?

  • La question du lundi : raison.

    Lors des réunions de famille ou de repas entre amis, les discussions vont toujours bon train sur des sujets très variés. Il arrive parfois que quelqu’un s’exprime sur un ton péremptoire (le discours est alors suivi d’un geste rageur de l’index) et affirme quelque chose dont on sait que c’est faux. Il ne s’agit pas d’opinions personnelles du genre « de mon temps, c’était mieux » ou « ah, les jeunes, il leur faudrait une bonne guerre » ou encore « mais c’est quoi encore cette idée débile d’interdire la fessée » qui pourraient, éventuellement, donner lieu à des débats animés. Non, il s’agit de ces faux-faits du genre : « Tiens, ce sont les assiettes de la tante Madeleine ! », alors qu’on les a chinées il y a des années.
    Le mieux, c’est de dire : « Oui. »
    Car si on dit : « Non, ce sont des assiettes que j’ai chinées il y a des années sur la côte basque », on s’entendra répondre : « Non mais dis donc, je sais ce que je dis, ce sont les assiettes de la tante Madeleine ! ». Et s’ensuivra une démonstration vigoureuse de l'affirmateur, le ton enflera, on répondra, on nous répondra, etc. On finirait bien par s’énerver et par affirmer qu’on peut toujours aller chercher la facture ! Non mais.... Et de quoi donc aurait-on l’air, à se justifier ainsi pour un sujet aussi ridicule ?
    Non, on laisse courir. Ce n’est pas grave. Ce qui compte, ce n’est pas d’avoir raison, d’imposer son point de vue quand on voit qu’il ne sera pas entendu. Là, il n’y a pas les conditions pour un échange. Là, la personne qu’on a en face de soi a besoin d’avoir raison. Et on ne peut pas obtenir des gens ce qu’ils ne peuvent pas donner. Alors, on préfère que la journée continue tranquillement, et que tout le monde soit content.
    Et vous, aujourd’hui lundi, demain mardi, et les jours suivants aussi peut-être, pensez-vous important d’avoir raison à chaque fois que c’est possible, de le dire et de l’affirmer ?