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  • Moisson.

    Rester un bon moment au rayon enfants de la librairie Charlemagne : on a envie d’offrir un livre qui fait rêver à une petite fille qui fête ses quatre ans déjà.
    Se voir offrir deux belles orchidées : une jaune, Promenea citrina et une mauve, Oerstedella Centradena, directement issues de la serre aux Orchidées.
    Profiter d’une après-midi pluvieuse pour terminer En sacrifice à Moloch, d’Asa Larsson qu’on avait commencé la veille au soir. Dans la pile en attente, prendre un autre livre pour le soir : Une colonne de feu, de Ken Follet.
    Ramener du marché de gros artichauts violets, aussi beaux qu’un bouquet de fleurs.
    Ramasser un morceau d’écorce de platane pour en faire un marque-page.
    Contempler la mer.
    Constater que la vigne vierge commence à sortir de son engourdissement de l’hiver.
    Ecouter une belle série d’émissions sur Julien Gracq diffusées sur France Culture.

  • Livre du matin : La folie de Pinochet, de Luis Sepulveda.

    Si le soir est consacré aux romans, le matin est, lui, consacré à d’autres genres comme les essais ou les correspondances ou la poésie ou la philosophie, etc.
    Ainsi, on a passé quelques bons débuts de matinées avec La folie de Pinochet, de Luis Sepulveda, dont on avait déjà entendu parler çà et là.
    C’est un recueil d’articles écrits pour la plupart après les tentatives malheureuses de quelques juges courageux de faire passer Pinochet en justice. Sepulveda évoque son pays, la dictature, les combattants pour la démocratie, et bien sûr les torturés (dont il a fait partie) et les disparus dont il dresse le portrait pour quelques-uns.
    C’est beau ce qu’il écrit. Dur, oui.
    Mais beau car bien que Pinochet n’ait pas été jugé et que Sepulveda considère écœurantes les compromissions politiques qui ont suivi la dictature, c’est bien des grandes luttes à mener pour sauver l’humanité qui sont au cœur du livre. Il fait appel à la « merveilleuse fleur de la mémoire » pour évoquer l’urgence de protéger la liberté, la démocratie, le respect de la dignité humaine. Ainsi quand il évoque les absents : « Ils s’étaient dépouillés de la peau de la patrie pour être des habitants de la grande famille humaine. »
    Beau car c’est bien de la littérature dont il s’agit ici, sa force et sa puissance pour rendre les Hommes tout autant heureux que libres. « Bien se servir des mots, les laisser libres et honnêtes, parce que les mots veulent être libres et honnêtes » disait un pêcheur dont l’auteur dresse le portrait en précisant aussi que cet homme savait distinguer les amis et les ennemis de la littérature, qui sont les mêmes que les amis et les ennemis de l’humanité.
    « J’écris parce que je crois à la force militante des mots ».
    « Au commencement était le Verbe, vérité jamais théologique mais grammaticale, car le mot est en soi un acte de fondation et que les choses existent à force de les nommer. »
    On relira sans doute les romans de Sepulveda. Autrement.