Au marché, s’approcher en même temps qu’un monsieur de la belle mâche dont c’est la pleine saison. Galant, le monsieur me fait signe qu’il attendra que je me sois servie. Et il ajoute :
« Ah ! la doucette ! c’est tous les jours, en ce moment. »
Il a dans les yeux le même pétillement gourmand qu’avaient ces femmes qui ont façonné mon palais et leurs voix reviennent, qui nommaient ainsi la mâche : la doucette.
« Aide-moi à préparer la doucette, veux-tu ? »
« Reprends un peu de doucette, avec le fromage, tu verras, c’est bon. »
« Vous n’allez pas laisser ces quelques feuilles de doucette au fond du saladier ! Il faut la finir ! »
- Page 4
-
-
Fleurs et feuilles
Prendre le café sous une somptueuse glycine et tout près d’un oranger en fleurs lui aussi dans lequel butinent des abeilles enivrées.
Commencer à cueillir des feuilles de sauge ; fraîches, elles seront utilisées rapidement (tisane, pâtes, légumes) ; séchées et mises bien à l’abri de la lumière dans un pochon en papier, elles seront toujours disponibles même au cœur de la mauvaise saison.
Remarquer que la bouture de géranium récupérée l’été dernier et qui s’est bien déployée dans son pot près de la porte va fleurir. Quelle couleur ? On ne le sait pas encore mais, quelle qu’elle soit, elle sera belle.