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MOISSONNER / Moisson - Page 246

  • Moisson.

    Se lever tôt, avant même que le réveil ne sonne.
    Dans la maison endormie, préparer le café, faire griller le pain, ouvrir les fenêtres et sentir que la pluie chaude de l’été va venir bientôt.
    Boire le café en écoutant les informations puis éteindre la radio.
    Lire.
    Entendre le voisin partir travailler : c’est comme un signal que la journée doit commencer, même si c’est un jour où on reste là car on peut travailler à la maison.
    Lancer une lessive. Repasser le linge. Essuyer la poussière. Ranger la pièce. Balayer la terrasse. Regarder les plantes et les rassembler pour qu’elles s’abreuvent quand il pleuvra tout à l’heure.
    Changer les draps.
    Etendre la lessive.
    Faire la cuisine.
    Lire.
    Ecrire deux lettres.
    Aller à pied à la Librairie Charlemagne récupérer la commande de livres.
    Au retour, offrir le visage aux grosses gouttes de la pluie de l’été.
    Lire.
    Travailler.
    Déjeuner.
    Lire.
    Travailler.
    Prendre un thé.
    Plier le linge qui est sec.
    Lire.
    Brosser les chats.
    Lire.
    Dîner tôt car on doit aller garder un petit bébé.
    Arriver dans la maison du bébé.
    S’installer et lire. De temps en temps, se lever pour aller l’écouter dormir, et le regarder aussi.
    Lire.
    Rentrer à la maison.
    Lire alors que la nuit s’avance, les trois chats tout près.
    Ecrire dans le petit carnet noir ces quelques vers de Tomas Tranströmer mis en exergue de Sables mouvants d’Henning Mankell :

    « N’aie pas honte d’être homme, sois-en fier !
    Car en toi une voûte s’ouvre sur une voûte, jusqu’à l’infini.
    Jamais tu ne seras parfait, et c’est très bien ainsi. »

  • Moisson.

    Donner le biberon à un bébé de cinq mois. Il tient fermement d’une main le biberon et de l’autre la main de l’adulte. Peu à peu, son petit corps s’alourdit et ses paupières parfois se ferment. Il finit par lâcher prise quand il est repus.
    Nager.
    Préparer des poivrons à l’huile.
    Faire un beau plat de tomates à la provençale.
    Recevoir en cadeau Le chat zen, de Kwong Kuen Shan et un pot de miel de Corse.
    Prendre un café en terrasse au Sport à Sanary tout en lisant Le Monde.
    Arroser les plantes à cinq heures du matin.
    Apporter le repas, un midi, pour plusieurs collègues. Installer la table dans l’obscurité de la pièce qu’on veut garder fraîche. Papoter. Rire. Prendre date pour un autre repas en commun et se mettre d’accord sur le menu.
    Emprunter Sable mouvant, d’Henning Mankell à la Médiathèque. Réserver le dernier livre de Sylvain Tesson et Quelques grammes de silence d’Erling Kagge.
    Bien avancer dans la relecture de Jane Eyre.
    Noter toute la semaine l’heure à laquelle les cigales se mettent à chanter : 4H30 ; 4H00 ; 5H00 ; …
    Faire du mieux qu’il est possible et donc rentrer le soir fourbue mais tranquille.
    Admirer des haies de lauriers-rose : des blancs, des rouges, des roses, des jaunes.
    Ecrire trois pages.