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MOISSONNER / Moisson - Page 247

  • Moisson.

    Marcher. Balaguier. Tamaris. Les Sablettes. Mar Vivo. La Verne. Fabregas.
    Repartir de La Criée avec cinq kilos d’abricots. En rentrant, les mettre au sucre. Les laisser reposer tout un jour. Les faire cuire. Remplir les pots et les aligner sur le plan de travail. Pendant qu’ils refroidissent, préparer les étiquettes : Confiture d’abricots de Solliès-Pont et badiane du Père Blaize – juin 2017.
    Commencer la relecture des Hauts du Hurlevent puisque l’été sera consacré aux Sœurs Brontë.
    Remarquer qu’une fleur de l’hibiscus jaune va bientôt éclore. On la surveillera chaque matin en prenant le café.
    A l’hôpital Ste Anne, aller tenir compagnie à une amie. Lui prendre la main quand elle tend la sienne. Parler quand elle parle. Se taire quand elle se tait. Quand elle sommeille, tricoter en faisant attention à ne pas même faire cliqueter les aiguilles.
    Apprendre que bientôt deux petits bouts verront le jour. On promet brassières et couvertures.
    Installer la radassière contre la fenêtre car on aime bien s’y asseoir pour lire le journal quand on rentre le soir.
    A chaque fois qu’on passe sous le mûrier platane de la grande cour, cueillir deux ou trois mûres et s’en régaler.
    Apporter une belle pastèque pour un repas en famille. Autour de la table, tout le monde parle, tout le monde rit.

  • Moisson.

    En se levant le matin, se réjouir de ce qu’on verra tout à l’heure sur la route : les champs de blé et ceux de coquelicots, les vignes, la Ste Baume, le soleil rasant du matin clair ; et le voir, cela, avec en plus quelques foulards de brume légère qui virevolte entre les arbres.
    Poursuivre l’écoute des partitas et, quelle joie, entendre à la radio qu'on vient d'allumer, la n°2 interprétée par Martha Argerich – merci Frédéric Lodéon.
    Etre là, avec des personnes qui sont très chères, pour attendre dans une salle d’attente, la fin d’une opération, quelques nouvelles peut-être.
    A La Criée, prendre plusieurs bottes d’asperges car on sait que la saison se termine.
    Faire goûter du petit épeautre à quelqu’un qui trouve cela très bon.
    Décider de passer l’été avec les Sœurs Brontë dont on vient de terminer la correspondance.
    Passer voir une vieille amie, oui, c’est une amie maintenant, pour lui apporter quelques pivoines, et discuter près du vieux rosier Papa Meilland de l’importance des fleurs dans la vie.
    Mettre de l’ordre dans les chaussures ; jeter les plus abîmées ; sur chaque boîte de celles qu’on garde, mettre une photo pour mieux les retrouver.
    Replanter, contre les canisses, une ipomée qu’on a trouvée, rabougrie et toute desséchée, dans un coin de la cour.
    Se baigner dans la mer, et penser à Camus.
    Manger les premiers abricots de la saison.
    Entendre les cigales. Enfin.