Ce matin, le ciel est déjà bleu azur du côté est, là où l’aube est la plus certaine.
De grandes volutes verticales de fumées roses montent haut, haut, haut.
A quelques endroits, le soleil encore de l’autre côté de l’horizon mais presque au sommet du nouveau jour envoie quelques lueurs jaunes qui, en se mêlant au rose, deviennent étonnamment orange.
Mais dans quel tableau a-t-on vu cela ? Un ciel bleu, rose, jaune et orange, avec ces nuages qui s’étirent et s’étirent pour emmener le regard au-delà de la toile ?
Un Monet ? Un Turner ? Peut-être… Ou un ciel de Pissarro quand il peignait des vues de Pontoise ? Mais il n’utilisait pas ce rose-là – ce rose tendre des fleurs du cyclamen.
Il faudra feuilleter les livres de peinture dans le courant de la matinée et, si on ne trouve pas, aller passer un peu de temps à la Bibliothèque du Musée d’arts où sont rangés tant de livres sur tant de peintres.
CONTEMPLER / Pages du ciel - Page 2
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Un ciel ce matin.
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Ciel, oiseaux, Evangiles, Frédéric Boyer.
Contemplation : Comme chaque matin le ciel ; d’un sombre immaculé où brillent des étoiles posées çà et là, là où elles savent qu’elles doivent être pour qu’on les reconnaisse et qu’on lise leur histoire ; d’un rose tirant vers le mauve, strié des traces rectilignes d’avions invisibles ; d’un gris touffu de nuages porteurs de cette pluie que les Sioux savaient invoquer ; d’un bleu plissé de vols d’oiseaux.
Emerveillement : Quatre petits oiseaux ébouriffés, gris jaune, posés sur une branche d’arbousier ; serrés les uns contre les autres, ils piaillent parce qu’ils sont tout jeunes et que leurs parents ne leur ont pas encore appris à chanter ; mais cela ne saurait tarder.
Lecture : La traduction par Frédéric Boyer des Evangiles. Il faudra penser à recouvrir le livre pour le protéger, car il ira un peu partout, sorti du sac à dos lors d’attentes aux arrêts de bus ou de bateaux, dans les salles d’attentes, lors d’arrêt pendant des promenades, sur la plage au soleil.