S’asseoir sur la plage de Fabregas et admirer le ciel que le vent a épuré de l’idée même de nuage. Revenir par la plage de la Verne et celle de la Vernette en admirant à travers les pins maritimes aux troncs tordus une mer crénelée de petites vaguelettes dont certaines semblent avoir revêtu des coiffes en dentelle.
Faire la liste de tous les courriers et mails en retard… Sur l’agenda, choisir une après-midi de la semaine pour répondre à celles et ceux, de plus en plus nombreux, qui m’écrivent des petits mots ou de longs messages car ils attendent une réponse. Cette confiance me touche énormément.
CONTEMPLER / Pages du ciel
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Ciel sans nuage et mer crénelée, courriers et petits mots
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Etre un solstice d’été.
Aujourd’hui, la durée du jour sera la plus courte de l’année et la durée de la nuit la plus longue : c’est le solstice d’hiver.
J’ai longtemps vécu des solstices d’hiver. Chaque jour était un solstice d’hiver. J’étais dans la nuit. J’étais une nuit. Mon regard ne pouvait se poser sur quelque chose de beau, mes mains ne pouvaient toucher quelque chose de doux, mes oreilles ne pouvaient écouter quelque chose d’harmonieux. Tout autour de moi, il n’y avait aucun air à respirer, aucune eau pour se désaltérer, aucune lueur pour s’éclairer. C’était la réalité de ma vie.
Oui. Mais… En moi ? Qu’est-ce qu’il y avait en moi ?
Car, intuitivement, je sentais la lumière en moi. Fugace. A peine une lueur, certes. Mais Lumière. De celle qu’on ne peut éteindre.
Je me suis inclinée de l’autre côté de la nuit jusqu’à lui tourner le dos.
J’ai soufflé sur ce qui avait été flammes vives et se mourait pour que je ne porte que la nuit : il y a de la chaleur dans les braises...
Un filet d’air, très court tout d’abord, puis un peu plus long, puis encore plus long.
Souffler : respirer.
Désormais, les nuits, qui existent bien, n’ont plus de prise sur les jours.
Je suis un solstice d’été.
Bon solstice à chacun !