L’aube est si matinale maintenant !
Vite !
Ouvrons les volets !
A l’est, le ciel est tout rose comme les joues d’un enfant qui a bien dormi.
Et, après que l’air s’y soit plongé avec ravissement
- parce que c’est tellement beau et frais,
il est tout rose aussi et si tentant
que les mouettes vont s’y baigner en riant
parce que c’est la joie du jour nouveau,
celui qui repart de zéro
celui des horizons confiants.
CONTEMPLER / Pages du ciel
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Horizons confiants
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Clématite Armandii
Au détour d’une rue du centre-ville, une clématite Armandii en pleine floraison.
Les fleurs blanches aux anthères jaune pâle ont un doux parfum.
Il y a là une multitude d’étoiles.
Bien que nous soyons dans une rue ordinaire, en pleine après-midi, il y a là comme un ciel étoilé, splendide et lumineux, quand la nuit est claire et qu’en le regardant, on se souvient de ce qu’on nous disait, enfant, quand quelqu’un mourait : qu’il y aurait une étoile de plus dans le ciel.
Dans le ciel de la clématite, les fleurs étaient trop nombreuses pour qu’il soit possible de les compter à moins d’arriver à un chiffre qui soit infini.
Mais ce ciel-là, de fleurs blanches et odorantes, c’était un vrai bonheur du jour : une de ces petites aspérités qui permet de solliciter, à un moment précis, son intime élan vital pour mieux faire face à ce monde d’aujourd’hui, insensé.
La clématite Armandii a la richesse de la vie.
Dans quelques temps, il y aura des glycines parce que ce sera le printemps qui revient toujours, quoiqu’il en soit.
Comme les petits bonheurs du jour : vaciller peut-être, mais ne pas tomber.