Premiers muscaris. Premiers iris violets qui rappellent avec fulgurance, tout autant que la clarté vive d’un jour de mistral, Vincent Van Gogh.
S’asseoir sur une pierre au milieu d’un maquis de romarin bruissant d’abeilles enjouées.
Ecouter une férue de botanique parler des chênes – le chêne vert, le chêne pubescent, le chêne liège – montrer leurs différences en tenant dans ses mains leurs feuilles ; celles du chêne pubescent sont pour l’instant marrons, fanées et ternes car il est marcescent c’est-à-dire qu’il garde ses feuilles tout l’hiver - " mais, dit-elle en s’avançant vers une branche qu’elle attire à elle pour mieux montrer, là, on voit arriver les nouvelles, celles du printemps qui feront tomber les anciennes" ; et leurs bourgeons seront «d’un rose merveilleusement tendre quand ils vont poindre, et les petites feuilles…» La regarder sourire à ces promesses de feuilles.
Regarder les petits jumeaux délicatement emmitouflés dans les couvertures qu’on leur a tricotées.
Brosser les chats.
Bonheur du jour - Page 566
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Moisson.
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Petite annonce.
« La vie est une suite de moments allant du noir profond au blanc pur, en passant par toute une gamme de gris. Dans cette gamme, bien plus de gris qu'il n'y a de notes, du do au si. On va et on vient, on monte et on descend ; et tant qu'on fait cela, on reste en vie. »
Dans notre monde actuel, vivre c'est bien souvent courir : après le temps, tout d'abord – mais sans jamais avoir la satisfaction de le rattraper ; et après ces obligations de réussite qui nous obligent à être forts et à ne jamais montrer de signes de faiblesse.
Et, parfois, un événement arrive. Un accident, un deuil, une maladie, une trahison. Tout s'effondre. On perd beaucoup. Tout peut-être. On n'a plus de repères. Progressivement seulement, on apprendra à reconnaître çà et là des pistes pour se trouver enfin. On doit choisir. Arrive alors une période de délestage et d'allègement : on se débarrasse du superflu et de l'accessoire.
Face à ce rien qu'il faut apprivoiser, on peut rester à terre ou se relever. Faire connaissance avec les possibilités d'une seconde vie et ne plus vivre à la superficie de soi-même. C'est ce que l'auteur veut partager dans ce texte, en montrant quelles sont les pistes inédites qu'elle tente de suivre pour converger vers son centre. Le chemin est long mais plein d'espoir
Une petite annonce pour informer ceux qui souhaitaient retrouver sous format papier des textes du blog : Journal d'une seconde vie, couvrant la période allant de septembre 2017 à septembre 2018 (avec un petit plus), vient de paraître.
Marie Gillet : Journal d'une seconde vie, Ed. Publibook, ISBN: 9782342165326