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Bonheur du jour - Page 9

  • Et mon cœur est un peu plus grand que l’univers tout entier

    Dans les rayons de la médiathèque, j’ai feuilleté ce recueil de poésie de Fernando Pessoa et j’ai lu ce magnifique poème qui m’a touchée en plein cœur. J’avais oublié mon petit carnet et je ne pouvais pas le recopier. Alors, j’ai emprunté le livre pour le faire à la maison.

    "Je suis sorti du train,
    J’ai dit au revoir à mon compagnon de voyage,
    Nous avions été ensemble dix-huit heures durant.
    La conversation agréable,
    La fraternité du voyage,
    Ça m’a fait de la peine de sortir du train, de le quitter.
    Ami occasionnel dont je n’ai jamais su le nom.
    Mes yeux, je les ai sentis, se sont imprégnés de larmes…
    Toute séparation est une mort…
    Oui, toute séparation est une mort.
    Nous, dans le train que nous nommons la vie,
    Nous sommes tous occasionnels les uns les autres,
    Et nous avons tous de la peine quand finalement nous débarquons.

    Tout ce qui est humain m’émeut, parce que je suis un homme.
    Tout m’émeut, parce que j’ai,
    Non une ressemblance avec des idées ou des doctrines,
    Mais la vaste fraternité avec l’humanité véritable.

    L’employée de maison qui a quitté dans la tristesse,
    Toute éplorée de saudades,
    La maison où on ne la traitait pas très bien…

    Tout cela est dans mon cœur la mort et le malheur du monde.
    Tout cela vit, parce que cela meurt, au fond de mon cœur.

    Et mon cœur est un peu plus grand que l’univers tout entier."



    Fernando Pessoa, Poèmes d’Alvaro de Campos, Ed. Christian Bourgois, traduit du portugais par Patrick Quillier, avec la participation de Maria Antonia Camara Manuel, 2001, p. 280 ; livre emprunté à la médiathèque Jacques Duhamel de Sanary sur mer, cote P PES.

  • Vie intérieure

    Parce que

    j’aime beaucoup Dominique Fernandez

    j’aime bien les discours positifs

    c’est rare d’entendre quelqu’un qui ne râle pas systématiquement et propose des pistes de vie sans pour autant occulter toute difficulté

    je vois chaque semaine de nombreuses personnes âgées (bien souvent plus jeunes en âge que Dominique Fernandez lui-même) qui souffrent de la solitude alors qu’elles vivent en collectivité et d’autres qui ont famille et relations mais se sentent seuls aussi

    je constate que cette solitude fait peur et fait souffrir, étant donné qu’on a toujours dit et répété que la solitude était systématiquement négative

    je remarque aussi que peu de personnes se sont préoccupées tout au long de leur vie, de leur vie intérieure, et ne l’ont pas entretenue comme on le ferait d’un beau jardin

    cette solitude que Dominique Fernandez évoque est bien en lien avec non seulement la vie intérieure mais la liberté intérieure

    je me suis longtemps débattue moi-même pour que ma vie intérieure rejoigne ma vie extérieure et que personne ne pourra plus jamais me reprendre ma liberté

    je me sens bien car je suis seule et j’écris, étant ainsi à fond avec moi-même

    j’ai envie de partager avec vous cette interview de Dominique Fernandez par Fabrice Midal que vous pouvez écouter en cliquant ici.