Nous avons tous notre élan vital qui nous est propre. La vie, parfois, l’abîme ou le ralentit, et il faut parfois du temps pour lui permettre de se reconstituer.
Et puis je crois aussi qu’il faut le nourrir et c’est en rencontrant des personnes dont l’élan vital est prodigieux qu’il nous est aussi possible de le faire.
Ainsi de cette centenaire dont j’étais l’invitée pour sa fête d’anniversaire l’autre jour.
Une vie de joies et d’épreuves, mais une vie intense au regard clair sur les choses de la vie, que son sourire signalait au milieu de ceux qui l’entouraient ce jour et qu’elle offrait généreusement, comme elle l’a toujours fait de sa présence et de son amour.
En lui disant aurevoir en fin de journée, je lui ai dit que j’avais fait de mon mieux pour m’imprégner de son élan vital, ce dont je la remerciais. Elle a éclaté de rire, et j’ai ri aussi.
Bonheur du jour - Page 8
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Elan vital
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« Pour donner grand air à l’existence… »
Hier soir, en rentrant d’une très belle journée à Mandelieu, au Salon Vivons les mots, au cours de laquelle j’ai rencontré de grands amoureux des mots (lecteurs, éditeurs, auteurs, organisateurs), j’ai pris le temps de rester dans le silence et, avant de me remettre à écrire, car une journée sans écrire est une journée qui s’efface, j’ai lu un poème d’Emily Dickinson (1) à laquelle j’ai pensé très fort sur le chemin parce qu’il y avait de part et d’autre de très belles forêts.
Je partage ce poème ici avec vous tous :
« Il n’est besoin pour donner grand air à l’existence –
Que de se souvenir
Que le Gland par terre
Est l’œuf dans lequel les forêts
Préparent leurs Cimes ! »
(1) Emily Dickinson, Poésies complètes, Edition bilingue, traduction Françoise Delphy, Flammarion, 2020, page 63.