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  • Moisson.

    Au marché, prendre la première botte d’asperges de la saison.
    Récupérer à la librairie Charlemagne la commande de livres.
    Tenir la main de quelqu’un dans l’épreuve, sans rien dire, parce qu’il n’y a rien à dire, simplement à être là.
    Accepter de s’occuper d’un problème qu’il faut régler, arriver à le régler, même si cela a coûté beaucoup d’énergie et réveillé beaucoup de chagrin, mais on pouvait le faire, alors on l’a fait.
    S’extasier devant la draisienne d’une petite de trois ans qui est fière de savoir s’en servir.
    Recevoir un message de quelqu’un qui est loin.
    Mettre de côté les cyclamens blancs qui sont restés fidèles tout l’hiver : ils doivent se reposer maintenant pour pouvoir refleurir l’an prochain. Faire de même avec les bruyères.
    Ecrire quatre pages.
    Mettre dans un grand vase bleu un gros bouquet de gerberas jaune d’or.
    Mélanger de l’eau de lavande de la Maison Empereur de Marseille à l’eau déminéralisée dans le réservoir de la centrale vapeur et repasser dans de belles effluves tout en écoutant Purcell.
    Faire les vitres au vinaigre blanc.


  • Le colis de la Compagnie du Bicarbonate.

    Recevoir la commande de la Compagnie du Bicarbonate.
    Le colis est gros. On l’ouvre avec gourmandise, avec l’aide des chats qui bientôt vont jouer à entrer et sortir du carton vidé.
    Le vinaigre en gros bidons. Le bicarbonate en gros sachet. Le savon noir et les copeaux de savon de Marseille de chez Marius Fabre, le percarbonate de soude qui sert pour le blanc.
    On remplit les bocaux adéquats et on range tout cela dans le cagibi.