Ecouter quelqu’un parler de sa peine et de ce même questionnement qui dure depuis des dizaines d’années, à savoir comment se faire reconnaître enfin d’une certaine personne auprès de laquelle elle voudrait bien compter, ne serait-ce qu’un tout petit peu. Lui redire encore une fois qu’hélas, c’est l’indifférence qui règne bien souvent dans les relations familiales ou amicales ou professionnelles. Lui conseiller de s’appuyer sur ce qu’elle est et non pas sur ce que cette personne incapable d’empathie voudrait qu’elle soit ou imagine qu’elle est.
Offrir des graines de roses trémières, de belles-de-nuit et de nigelles à quelqu’un qui défriche un grand jardin et l’imagine tout fleuri.
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Les choses à leur place.
Il y a un voilier dans la rade claire, sous le beau soleil jaune de la fin de l’après-midi. Sa coque est bleue. Ses deux voiles blanches brillent comme du satin. Elles sont toutes gonflées par le vent, entraînant ainsi la chaloupe vers le large.
Au loin, le Coudon, toujours si beau, cet amer qui surplombe la mer, à jamais.
Le fort de l’Eguillette surveille les mouettes et les vaguelettes, en même temps que quelques nuages qui décorent le ciel et parfois se pourchassent. Il a fort à faire.
Les pins maritimes sont tranquilles et les mimosas sont en fleurs.
Sur ce chemin du retour vers la maison, les choses sont à leur place.
La nuit tombera tout à l’heure. Le matin lui survivra. Il y a toujours des matins survivants.