Contempler :
le ciel, un matin.
Plein de nuages roses tout près les uns des autres
On dirait qu’ils sont un sol de sable à l’aube
On dirait que la mer est le ciel
On aurait la tête à l’envers, alors ?
Puis, peu à peu, les nuages empressés les uns contre les autres
Comme s’ils s’aimaient très fort ?
Comme s’ils ne pouvaient être nuages qu’ainsi, si près de l’un, si près de l’autre ?
Lancent leurs proues effilées vers l’horizon
Ainsi, ils rompent en douceur un amour qui n’est plus
On dirait qu’ils désaiment ce ciel-là
Qu’ils vont voir ailleurs, tout là-bas derrière, où le monde, s’il n’est guère différent est dans un premier temps nouveau
Tout nouveau tout beau
Mais on dirait qu’ils reviendront demain ?
Le rose a laissé la place à l’orange
Puis c’est le bleu qui se met à pousser lui aussi d’autres nuages
Que de nuages, alors !
On dirait qu’ils défilent !
Les gris foncé qui ont franchi la barrière du Coudon pour survoler la belle Rade
On dirait qu’ils poursuivent les autres !
Le ciel est maintenant de ce bleu neuf du premier matin du monde
Il a fait fi des nuages
Il est alors le ciel d’été
Bleu azur.
coudon
-
Le ciel fait fi des nuages.
-
Les choses à leur place.
Il y a un voilier dans la rade claire, sous le beau soleil jaune de la fin de l’après-midi. Sa coque est bleue. Ses deux voiles blanches brillent comme du satin. Elles sont toutes gonflées par le vent, entraînant ainsi la chaloupe vers le large.
Au loin, le Coudon, toujours si beau, cet amer qui surplombe la mer, à jamais.
Le fort de l’Eguillette surveille les mouettes et les vaguelettes, en même temps que quelques nuages qui décorent le ciel et parfois se pourchassent. Il a fort à faire.
Les pins maritimes sont tranquilles et les mimosas sont en fleurs.
Sur ce chemin du retour vers la maison, les choses sont à leur place.
La nuit tombera tout à l’heure. Le matin lui survivra. Il y a toujours des matins survivants.