Lectures : Fermé pour l’hiver et Le disparu de Larvik, de Jørn Lier Horst, empruntés à la Médiathèque Chalucet, de bons polars scandinaves ; La genèse de l’écriture, de Denise Schmandt-Besserat, un livre passionnant, pas toujours facile à lire : pourquoi, un jour, est né le besoin d’écrire ce qui ne l’avait pas été jusque-là … Et par conséquent, il y a eu des lecteurs…
Musique : Les Nocturnes de Chopin dans l’interprétation de Brigitte Engerer qu’on aime beaucoup et les Suites pour violoncelle de Bach dans l’interprétation de Pierre Fournier qu’on aime presqu’exclusivement.
Emerveillement : Au moment de préparer la tisane de camomille, prendre le temps de regarder ces fleurs d’un blanc crème et dont le cœur, à l’origine jaune, a pris des reflets verts à cause du dessèchement. Elles sont soyeuses et légères ; elles sentent bon. Où était leur champ ? Comment étaient leur vent et leur soleil ? Quelles étaient les mains qui les ont ramassées ? Quelle force leur a permis de germer et de croître, de fleurir et de proposer à la vie leurs vertus ?
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Voix.
Il y a quelques jours, fleurissement de leurs tombes, en jaune et blanc. Jaune pour leurs rires ; blanc pour leurs enfances parce que toute vie commence par une enfance.
Aujourd’hui, loin de ce lieu fleuri, aller devant la mer et lire à haute voix, le réciter presque, ce poème de Cavafis (1) :
Voix
Voix sublimes et bien-aimées
de ceux qui sont morts, ou de ceux
qui sont perdus pour nous comme s’ils étaient morts.
Parfois, elles nous parlent en rêve ;
parfois, dans la pensée, le cerveau les entend.
Et avec elles résonnent, pour un instant,
les accents de la première poésie de notre vie –
comme une musique qui s’éteint, au loin, dans la nuit.
(1) Constantin Cavafis, En attendant les barbares, p. 31, Poésie/Gallimard, NRF, 2003. Traduction de Dominique Grandmont.