Le 31 août 2010, le Bonheur du Jour publié évoquait l’achat d’un petit bouquet de roses jaunes.
Le 31 août 2011, d’aller prendre un café sur le port, de rencontrer une copine, d’aller ensemble au grand marché.
Le 31 août 2012, rien publié ce jour-là mais la veille, on parle de lecture et d’écriture et le lendemain de la confection d’une crème au chocolat.
Le 31 août 2013, de la récupération et du nettoyage d’un gobelet en argent pour en faire un pot à crayon.
Le 31 août 2014, d’une longue marche le long de la mer, de l’achat d’un gros bouquet de soleils qui sera mis dans un vase bleu, au centre de la table.
Le 31 août 2015, pas de publication, mais la veille au parle de la relecture de Giono et le lendemain, de la confection d’œufs au lait.
Le 31 août 2016, promenade à Balaguier, évocation de George Sand et de Chopin dont on réécoute les Nocturnes.
Le 31 août 2017, réception de graines de roses trémières.
Le 31 août 2018, pas de publication, mais la veille oui : recevoir une plante envoyée d’Espagne, cueillir des mûres, emprunter un livre sur les arbres.
Le 31 août 2019, se lever, être debout, regarder le ciel de l’aube, préparer le café, faire griller le pain. La journée sera simple et anonyme. Il faudra laver du linge, faire un peu de ménage, des courses, prendre soin des uns et des autres, donner des nouvelles à ceux qui en demanderont, préparer le repas du midi, lire, écrire, écouter de la musique ou les oiseaux dehors, marcher le long de la mer. On pensera à regarder s’il y a des petites roses jaunes chez la fleuriste des Sablettes. Ou des soleils.
MOISSONNER / Bonheur du jour quotidien - Page 104
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Tracer la ligne.
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Regarder avant de penser.
La lecture du Dernier journal, de Krishnamurti a été un enchantement à plusieurs égards mais ce qu’on a noté dans un premier temps, c’est que chaque jour (ou presque) commence par l’observation de la nature. Avant toute chose, Krishamurti prend le temps de regarder.
Voici un relevé.
Le 25 février 1983, un arbre près de la rivière. Le 11 mars 1983, la lumière. Le 15 mars, encore un arbre, le chêne derrière la maison. Le 17 mars, les nuages et « les collines en suspens parmi les nuages, sous les cieux ». Le lendemain, les oiseaux dans la mangeoire qui piaillent. Le 25 mars, le ciel bleu, le parfum des fleurs : « la beauté d’un pareil matin est intemporelle ». Le 18 avril, l’attente de l’aurore, les orangers, les oiseaux, les collines. Le 19 avril, la pluie. Le 20 avril, les gouttes d’eau à l’extrémité des feuilles. Le 21 avril, un écureuil. Le 22 avril, les orangers et les avocatiers, les feuilles, un « buisson couvert de roses rouges ». Le 23 avril, la verdure. Le 24 avril, les camélias, les roses, les brins d’herbe. Le 26 avril, un oiseau. Le 4 mai, la brume ; elle est fraîche. Le 6 mai, le doux parfum des fleurs d’orangers. Le 9 mai, la sauge et les insectes. Le 12 mai, le silence de l’aurore. Le 30 mai, l’herbe. Le 27 mars 1984, l’océan et sa couleur. Le 28 mars 1984, le son de l’océan. Le 30 mars 1984, « le ciel exceptionnellement bleu ».
N’est-ce pas magnifique ?