A l’aller, sur la route de Fabrégas, on se délecte des arbres en fleurs qui tendent leurs branches vers le ciel car il est bon de danser quand c’est le Printemps. Par ci par là, en sinuant sur la route, on se rapproche de quelques fleurs pour les respirer ou les observer.
Au retour, on cueille :
des pissenlits
des fleurs jaunes dont on ne connaît pas le nom
une petite branchette de genêt
une autre de romarin.
Coupant par le Fort Napoléon, on aperçoit alors des freesias dont le jaune d’or ferait pâlir le moindre lingot. Ils sont cinq. Ils ont poussé en rond, serrés les uns contre les autres. On s’approche. On se penche vers eux en révérence et on les hume. On en prend un. Un seul car qui sait le nombre de promeneurs qui passera par-là ensuite.
MOISSONNER / Bonheur du jour quotidien - Page 185
-
Le butin de la balade.
-
Jasmin.
En allant aux courses, faire un détour par la rue qui longe la bibliothèque du Clos St Louis : on sait y trouver du jasmin, mais on ne sait pas s’il a déjà fleuri dans cette deuxième partie du mois de mars.
Dès le virage, on l’aperçoit. Fleuri. L’ensemble reste sombre, de cette teinte lie-de-vin qui précède la floraison, mais ça et là de petites fleurs à corolles blanches ont déjà pointé vers le jour.
On presse le pas. On arrive juste devant. Des deux mains, on approche le jasmin du visage pour en respirer le parfum. Qui n’a pas senti le parfum du jasmin ne sait peut-être pas encore ce que peut être la douceur de vivre.
On coupe deux branchettes le plus délicatement possible. Elles flottent ensuite au rythme des pas qui ramènent à la maison.
Dans le petit vase dédiée au jasmin au Printemps, on les installe avec précaution pour ne pas froisser les fleurs et brusquer le parfum délicieux. Les tiges souples regardent tout autour d’elles : on les a posées sur le bureau, au milieu des livres. On s’émerveillera tout au long du jour, durant la nuit aussi, et au matin encore plus, de ce que deux branchettes de jasmin embaument toute la maison qui n’a quasiment pas de portes.