Dès la descente du bateau, il s’agit de filer vite, et tout droit, via la rue d’Alger, pour monter vers le Monoprix : c’est la braderie. On y retrouve une amie très chère pour aller voir ce qu’il en est des pulls en cachemire repérés il y a belle lurette. On les tate, on les jauge, puis l’amie dit : « Celui-ci il est bien. Ce rose pâle, c’est doux. » Oui, il est joli et on s’y voit bien dedans. On calcule le prix, on réfléchit car si on le prend, il faudra enlever un pull de la commode. On le prend, allez. Puis, au milieu des portants, on continue à discuter un bon moment avant de se quitter en se faisant la bise et en se disant : « A bientôt. »
MOISSONNER / Bonheur du jour quotidien - Page 188
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La braderie à Monoprix.
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La musique de la semaine : Bach au violoncelle.
En marchant pour aller prendre le bateau, s’émerveiller des premiers crocus qu’on découvre sur la pelouse. Ils sont tout orange. C’est beau. Alors, les suites de Bach au violoncelle se font entendre dans le souvenir, sans qu’on sache bien pourquoi ces suites s’associent aux crocus orange, au ciel bleu tout juste lavé par le mistral, et aux mâts des bateaux qui dansent. Mais les suites sont là, alors on les écoute. La musique qu’on a dans la tête est jouée par Pierre Fournier.
Ensuite, on écoute la version de Rostropovitch. Quand on rentrera ce soir, on écoutera d’autres versions même si on sait qu’on reviendra toujours à celle de Pierre Fournier.