Aller voir les flocons de neige restés sur le sable pour prendre un bain de soleil.
Regarder Le Faron, Le Coudon, et le Mai d’un blanc quasi lisse.
S’approcher des platanes dont les branches noueuses portent la neige en longs rubans blancs, et on se rappelle qu’enfant, dans la région où on vivait alors et où les hivers rudes étaient courants, on aimait en faire des peintures sur des feuilles de papier canson qu’on choisissait grises pour aller avec le temps.
Guetter comment les toits changent de l’aube au midi : blancs, moins blancs, mouillés, couleur tuile quand coule le café.
Secouer quelques branches, chemin du Manteau, pour rire de recevoir la neige sur la tête et sentir un flocon coquin se nicher sur la nuque et descendre dans le cou.
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Les instants précieux.
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Moisson.
Marcher sur la plage des Sablettes puis s’asseoir à l’abri du vent et regarder la mer, les Deux Frères, le Mai, l’horizon.
Préparer le repas du partage : endives au jambon avec une généreuse sauce béchamel, compote de pommes parfumée à la badiane, biscuits secs avec le café.
Se réjouir de la floraison de deux gerberas jaunes et rester dans l’expectative des prochaines fleurs de l’hibiscus, en novembre.
Commencer à tricoter une paire de chaussettes.
Chaque jour, recevoir du courrier ou en poster.
Ecrire trois pages.
Etiqueter les pots de confiture d’oranges.
Faire la connaissance d’un petit bout de chou et remarquer ses doigts, si longs, si fins, qu’on se dit qu’il sera peut-être pianiste.
Regarder le ciel de l’aube tous les matins et l’ipomée qui ne cesse plus de fleurir.