A la toute fin de la nuit, quand c’est à peine l’aube, il est temps de descendre car il faudra partir bientôt pour une longue journée. Joie de pouvoir se lever et de mettre ses deux pieds par terre, de descendre l’escalier. Un parfum fugace flotte dans l’air et accompagne les premiers pas du jour. Tout en approchant de la cuisine, on le reconnait : c’est celui mêlé du lilas double et du seringa amenés par une amie la veille. Quand on était allée la chercher, elle brandissait le bouquet comme un trophée puisqu’elle avait pu couper elle-même ces quelques branches dans son jardin – elle y était donc descendue, enfin, après l’avoir regardé par la fenêtre pendant de longs mois. Elle savait qu’elle allait faire un grand plaisir car ici, on vénère le lilas et le seringa. Cela allait avec la possibilité d’accepter une invitation à déjeuner, de rester assise le temps d’un repas, de pouvoir papoter avec les uns et les autres, ce qui n’est pas rien, de s’installer sur la terrasse pour siroter le café.
Bonheur du jour - Page 559
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Trophée.
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La question du lundi : la boîte à six œufs dans laquelle on peut n'en mettre que quatre.
Alors qu’on avait exceptionnellement besoin d’œufs, on a apporté à la ferme de Fabregas la boîte à œufs en même temps que les sacs, les sachets et la caisse à courses, afin de la remplir. Hélas, arrivant trop tard, il n’y en avait plus. Toutefois la boîte à œufs qu’on tenait à la main fit son effet. Exclamations diverses et variées à son sujet qu’on peut résumer ainsi : c’est vraiment bien d’avoir une boîte à œufs ! (D’ailleurs, tous ceux qui venaient récupérer leurs œufs – en fait, il aurait fallu les commander – le faisait dans la fameuse boîte en carton qu’on connait tous, effectivement réutilisable mais quand même jusqu'à un certain point).
Pour avoir des œufs, il a donc fallu se rabattre sur la petite épicerie de Balaguier qui propose également des produits locaux. De nouveau, la boîte à œufs fit son effet : « Oh ! une boîte à œufs ! Mais comme c’est une bonne idée ! Oh ! que c’est pratique ! » etc. La jeune épicière, après avoir assuré que les œufs provenaient de poules heureuses, pouvant gambader et picorer à loisirs, tendit la main vers la boîte en demandant : « Il vous en faut combien ? » Les œufs, disposés dans un panier, étaient vendus à l’unité. On put ainsi prendre quatre œufs puisque c’est le nombre dont on avait besoin pour faire le cake au citron qu’on avait prévu de faire.
Et vous, avez-vous une boîte à œufs ? Ici, elle est orange.
Et rajoutons une question : achetez-vous toujours les œufs par six ?