En fin de dimanche, parler longuement avec une belle dame de 86 ans. On évoque tout d’abord la poésie et quelques poèmes qu’elle connait par cœur depuis sa tendre enfance. Puis, le grand Racine arrive dans la discussion. Et la voilà qui récite, entre autres, la tirade d’Athalie, scène V, acte II. On n’ose rivaliser avec Le bateau ivre…
Et vous, quels sont, parmi les textes que vous avez appris si jeune, ceux dont vous vous souvenez par cœur et que vous pouvez vous réciter pour vérifier que votre mémoire fonctionne encore bien ?
Bonheur du jour - Page 822
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La question du lundi : par cœur.
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Les pages du ciel.
Lundi. Le ciel est si bas qu’on ne distingue plus le Faron, couvert par un nuage en forme de grosse cloche, brouillard pour la garrigue du mont. De l’est, la masse des nuages est poussée par une brise hésitante. Mais, comme la lave qui s’écoule d’un volcan, lente et massive, du bout, là-bas, d’autres masses noires sortent de l’horizon et avancent.
Mardi. Ciel. Mer. Terre. Ensemble. C’est la nuit.
Mercredi. Après des heures de pluie, le grand jour se fraie un chemin dans les nuages épais. Ca et là, quelques trouées claires dans le gris touffu.
Jeudi. Très tôt. Un ciel noir. On dit : « une nuit à couper au couteau ». Pas d’étoiles. Pas de lune. C’est un grand et sombre tissu de deuil, qui recouvrirait volontiers le monde de sa noirceur. Comment peut-on croire que le jour poindra tout à l’heure ? Parce que c’est une des rares certitudes.
Vendredi. Du côté du Coudon, le ciel est rose comme les joues d’un enfant qui se réveille de sa sieste. De part et d’autre, un fouillis de gris foncé, de gris clair, de blanc, de bleu. Le grand jour viendra ordonner tout cela le temps de la traversée.