Tout en tricotant la couverture de bébé rose et blanche, regarder Bibliothèque Médicis. Etienne Klein, qui vient de consacrer un livre à Einstein, parle assez longuement de l’expression « je n’ai pas le temps ». Il la commente en expliquant que, quand on dit « je n’ai pas le temps », on se plaint, mais aussi, on ment, comme l’a montré une dernière enquête : ce n’est pas qu’on n’a pas le temps, on ne prend pas le temps, parce qu’on ne se rend pas disponible, parce qu’on fait autre chose que ce pour quoi on dit ne pas avoir le temps.
Et vous aujourd’hui lundi, demain mardi, et les jours suivants aussi peut-être, allez-vous utiliser cette expression : « je n’ai pas le temps » ou allez-vous dire autrement ?
Bonheur du jour - Page 824
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La question du lundi : avoir le temps.
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Les pages du ciel.
Lundi. Il fait grand jour. Ciel chargé de nuages sombres aux contours ciselés. Le sommet du Faron est seul dans le soleil, ce qui rend ses pierres bien jaunes.
Mardi. A l’ouest, la lune si proche. A l’est, le ciel de la nuit est encore endormi. Le temps du passage, l’air est rose.
Mercredi. Ce n’est pas encore le jour, mais ce n’est plus tout à fait la nuit. Le bleu du ciel, qui semble peint à l’aquarelle, beaucoup d’eau pour éclaircir le bleu de Prusse, apparaît progressivement, le temps de la traversée, comme une paupière qui en s’ouvrant va faire basculer la nuit de l’autre côté du monde.
Jeudi. Un ciel pâle car la pluie de la nuit semble l’avoir lavé de toute lune et de toute étoile.
Vendredi. Bleu nuit. Bleu violet. Bleu rosé. Bleu ciel. Bleu gris. Bleu nuit.