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une seconde vie

  • Ruptures et transition.

    Une amie évoquait sur son blog le livre de François Cheng, De l'âme et on lui disait que c'était un livre qui n'avait pas encore de place dans la bibliothèque car c'était comme si on ne finirait jamais de le lire.
    Il y en a un autre dont on voudrait parler aujourd'hui : Une seconde vie, de François Jullien. Lu il y a un an, on en citait un extrait ici même :

    « Il n’y a pas de nouvelle vie, seulement une possibilité qui se promeut à notre insu, très discrètement et qui permet l’apparition d’initiatives. Ce n’est pas de l’ordre de la rupture mais de la transition. »

    En ce début de septembre, après une journée salle d'attente, ce mot transition est revenu à la mémoire au moment où on est rentré et où on a vu ce livre posé verticalement contre un vase sur la commode. On l'a repris en main et on en a lu quelques pages.
    C'était comme une sorte d'anniversaire. Depuis un an, on a connu des ruptures, oui. Certaines furent douloureuses. Mais c'est bien de transition qu'il s'agit : tout change, en fait, et les nouveautés sont finalement assez intéressantes.

  • Passer la soirée avec Emma Bovary.

    Le matin, on a terminé la lecture d’un livre fort, Une seconde vie, de François Jullien, livre arrivé à point nommé dans ce temps de jachère qu’on est en train de vivre et qui va se poursuivre, on le pense, encore un certain temps. A plusieurs reprises, dans cet ouvrage, on a compris combien les livres étaient importants pour l’auteur : des compagnons de vie.
    Et qui dit être lecteur, dit être re-lecteur. François Jullien a tant relu qu’il en parle avec une belle expérience : « ce livre, maintenant, je le reprends. Je peux enfin commencer à le choisir. (…) Car la re-lecture n’est plus pressée de tourner la page : la présence en est l’horizon suffisant ». (page 162).
    Ici, on a toujours beaucoup relu. Bien souvent, un livre qu’on a beaucoup aimé, on le relit une deuxième fois tout de suite. Il y a aussi les relectures qui durent depuis des années ; par exemple Le rivage des Syrtes, de Julien Gracq, La Princesse de Clèves, de Mme de La Fayette, et bien sûr La recherche du temps perdu, de Proust.
    François Jullien parle de Madame Bovary. On ne l’a relu qu’une fois. Il y a longtemps. Sachant qu’un livre vient à la lecture à bon escient et que re-lire « permet (…) un redéploiement des possibles » (page 168), on reprend Madame Bovary sur les étagères de la bibliothèque. En voici la première phrase : « Nous étions à l’étude, quand le Proviseur entra, suivi d’un nouveau habillé en bourgeois et d’un garçon de classe qui portait un grand pupitre. »