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  • Dans la cuisine : biscuits de guerre.

    La veille, on n’a pas fini le thé : dans la théière Blue Calico, un reste de thé, très fort et très froid. Quel dommage de le jeter. Et si on faisait des biscuits de guerre ?
    On y va :
    Un verre de thé très fort
    Un verre d’huiles (olive, colza, pépins de raisin)
    Un verre de cassonade
    De la cannelle
    De la vanille
    La petite poignée de raisins secs qui reste
    Les trois abricots secs qui restent et qu’on coupe en tout petits morceaux
    Bien fouetter ce mélange
    Rajouter progressivement de la farine et bien travailler le mélange jusqu’à obtenir une pâte bien souple
    Laisser reposer le temps d’aller chercher le pain et du poisson au marché.
    Fractionner la pâte en trois ou quatre boules
    L’étendre, mais pas trop
    Découper. Cette fois-ci, on choisit un petit verre à liqueur rond car on n’a toujours pas retrouvé les emporte-pièces
    Déposer les biscuits à cuire sur une plaque recouverte de papier sulfurisé ; en fait, il y aura trois plaques au total
    Saupoudrer de cassonade
    Faire cuire au four un certain temps ; on sait quand c’est cuit à la bonne odeur caractéristique qu’on reconnait toujours
    Remplir plusieurs boîtes de thé vides pour ceux qu’on donnera.
    Laisser les autres dans la grosse boîte en fer blanc.
    En manger quelques uns au moment du café, en guise de dessert.

  • La pluie l’après-midi.

    Sur la route de St Cyr, prendre les petits chemins de traverse et passer par Ste Trinide car on voudrait bien retrouver le magnifique mimosa dont on a gardé depuis l’an dernier le souvenir.
    Poser la voiture quelque part, et partir à pied. Il pleut. Le ciel est gris. Les arbres sont fouettés par le vent. C’est l’hiver dans le Sud, mais il y a toujours un éclat de lumière quelque part : dans le feuillage vert bronze des oliviers, dans quelques fleurs de forsythia qui ont fleuri un peu tôt, et voilà, dans ce mimosa-là, celui qu’on cherchait. Il semble aussi ancien qu’un chêne royal des forêts et les boules jaunes sont bellement gorgées de pluie qu’elles retiennent pour abriter un instant la promeneuse ébahie. Un oiseau, tout près, sautille dans les flaques de la route étroite qui part serpenter dans la colline et boit en picorant. Il transmet sa joie.
    Du sac à dos, on sort un livre de poème de François Cheng, La vraie gloire est ici :

    Flaque de lumière
    Flaque d’eau,
    Au sein de l’éternelle rotation des astres,
    Cette brève flamme chasse la lente grisaille
    D’un après-midi.

    Flaque de lumière,
    Flaque d’eau,
    Attirant quelques moineaux : leurs gazouillis
    Rappellent un instant le bonheur terrestre :
    La soif étanchée.