Elle aimait les glaïeuls. On ne peut pas lui en offrir. On ne peut pas non plus, pour l’instant, aller là où elle a souhaité reposer.
Alors, on va chez la fleuriste. On lui prend des glaïeuls : deux rouges, deux blancs, un rose clair. On rentre à la maison en tenant le bouquet dans le creux du bras. On attrape tout là-haut, sur le rebord de la verrière, son grand vase. On le lave. On l’essuie bien en veillant à ce qu’il n’y ait pas de traces. On le remplit d’eau claire car le glaïeul a besoin de beaucoup d’eau. On détache le papier et le lien qui entoure le bouquet. Au fur et à mesure qu’on attrape une haute tige, on la coupe en biseau avant de la poser dans le vase en prenant soin de la disposer bien harmonieusement près des autres. Puis on casse le premier bouton de chaque hampe afin que les fleurs durent. On soulève des deux mains le vase lourd. On le pose au milieu de la table débarrassée de tout ce qu’on a l’habitude d’y mettre et décorée d’un napperon rond aux bords en dentelle. On regarde le bouquet de glaïeul. C’est sûr qu’elle l’aurait trouvé beau.
On furète le long des chemins botaniques car on a l’impression que, si on passe du temps avec les glaïeuls, on en passera un peu avec elle aussi.
On cherche d’abord quel est le glaïeul qui désormais flamboie vaillamment sur la table. Le glaïeul commun ? le douteux ? l’imbriqué ? celui d’Italie ou des Moissons ? des marais peut-être ? ou de Byzance ? Quelques pépiniéristes proposent des graines de glaïeuls « Mon amour », des « Papillons »… C’est une plante vivace qui propose une hampe fleurie de 5 à 12 fleurs. C’est aussi une plante messicole.
Messicole ? Dans le glossaire qu’on a constitué depuis quelques temps, on retrouve ce mot qui signifie : « habite dans les champs ».
… Dans les champs...
S’ébauche un lien avec sa vie d’enfant à la campagne, dans la ferme. Avec des questions qui resteront en suspens : est-ce qu’il y en avait là-bas, dans les jardins ? est-ce qu’à l’époque on en ramassait pour en faire des bouquets qui trônaient au milieu d’un table ? est-ce que c’est en souvenir de ces glaïeuls messicoles que tu aimais tant aller en chercher le dimanche au marché ? ou est-ce que tout simplement tu trouvais cela beau ?
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Moisson.
Passer vaillamment la semaine « salles d’attente ».
Renouveler son abonnement à la Médiathèque de Sanary.
Préparer pour le club des cousettes un cake aux fruits rouges.
S’engager à faire des petites couvertures en laine pour l’Ecole du chat.
Remettre le soir même le dessus de lit lavé le matin et séché tout le jour au soleil. Ça sent bon.
Admirer la première capucine, d’un bel orange vermillon, plantée tout contre l’ipomée.
Refaire des biscuits de guerre dont N. a rappelé la recette l’autre après-midi, tout en tricotant des chaussettes : 1 verre de vin blanc, 1 verre d’huile, 1 verre de sucre, 5 verres de farine. Parfumer à la vanille.
Brosser les deux grands chats et jouer avec le petit chaton.
Regarder en replay sur Arte une belle émission sur James Joyce et ensuite feuilleter Ulysse et Les gens de Dublin et ensuite relire Les morts.