Passer l’après-midi sur la plage ; papoter ; se tremper les pieds ; ramasser des cailloux avec une petite fille pour qui on a fait un gâteau au chocolat qu’elle déguste au goûter.
Ecouter avec ravissement l’émission de Philippe Cassard, Portrait de famille, au cours de laquelle on découvre un pianiste, Christian Blackshaw. Jusque-là, on pensait que c’était uniquement quand Clara Haskil le jouait que Mozart se réincarnait.
Poster le courrier : des enveloppes jaunes, ou bleues, ou blanches, c’est selon.
Accueillir un petit chaton venu directement de l’Ecole du chat.
Recevoir une gentille lettre d’un éditeur accusant réception du manuscrit qu’on lui a envoyé. C’est déjà ça.
Commencer une couverture pour bébé en variant les points : point de godron, point de riz, point de sable, point de losange à jours, point turc, point de jours en œillets.
Prendre le temps de lire enfin Petit traité de philosophie naturelle, de Kathleen Dean Moore.
S’émerveiller que des belles-de-nuit qu’on n’a pas plantées poussent au pied du chèvrefeuille. On se souvient vaguement d’avoir jeté ici et là des graines récoltées à la fin de l’été.
Fixer les tiges de l’ipomée qui, après avoir été taillée, repousse à vue d’œil.
Rester à la maison un dimanche, alors qu’il pleut à verse dehors ; préparer un petit repas, servir un bon café, rester tranquille.
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La question du lundi. L’agnotologie.
On a été élevé dans le culte du savoir. On ne manquait jamais un jour d’école, sauf si on était malade au point de ne pas mettre un pied par terre. Et encore, on sentait une sorte de suspicion de comédie. On nous rappelait constamment qu’on avait de la chance d’apprendre.
C’est pourquoi on a été très intéressée par une des dernières lettres de France Culture présentant une série « Voyage en agnotologie, pays de la science et de l’ignorance », où on apprend, entre autre, que « l’ignorance est un savoir comme un autre. C’est même une discipline scientifique récente : on l’appelle l’agnotologie, pour la science de l’ignorance. Elle étudie notamment comment certaines industries, comme celle du tabac, ont élevé la méconnaissance au rang d’art en
diffusant une contre-science destinée à empêcher tout ce qui aurait pu entraver son business. Pour ceux qui produisent l’ignorance, l’investissement est coûteux. Il l’est plus encore pour ceux qui la subissent. » Et nombreux sont ceux qui ont un « penchant vers l’ignorance »…
Que ce soit dans le domaine des sciences, ou de l’histoire, ou de la géographie, ou de la littérature, on se maintient dans un monde où le savoir est un atout et même plus, la liberté.
Qu’en pensez-vous ?