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Bonheur du jour - Page 269

  • Pistes pour le mois de juillet. Progresser en lucidité.


    Progresser en lucidité.
    Voir le monde tel qu’il est, les gens comme ils sont. Ce n’est pas toujours facile, ni gai, ni exaltant de regarder bien en face ce qui ne va pas : la pollution, le réchauffement climatique, les pandémies, la misère, les guerres qui n’en finissent pas – ça c’est pour le monde ; et pour les gens, les non-dits, les faux-semblants, le manque de courage, la violence qui parfois s’affiche clairement et parfois se dissimule.
    Mais il y a aussi les fleurs, les oiseaux, les ciels de l’aube au couchant, les arbres et les montagnes, les ruisseaux et les mers, et des gens qui font du mieux qu’ils peuvent, qui innovent, qui sont déterminés à construire plutôt qu’à déconstruire, qui sont gentils, ceux qui demandent en vérité « comment ça va ? », et puis il y a l’amour et la joie, ça compte aussi, ça existe aussi.
    Et peut-être que progresser en lucidité aide à ne pas tout voir en noir et blanc mais à remarquer les nuances ; aide à ne pas dire non systématiquement, ni oui non plus d’ailleurs ; aide à se trouver une place, sinon un rôle, dans ce monde qui interroge.

    Bon mois de juillet !
    Et à samedi !

  • Odysseus.

    Cet été, relire L’Odyssée, d’Homère.
    Sur le bureau, plusieurs éditions donc plusieurs traducteurs.

    La préférée, celle de Philippe Jaccottet dont les pages se détachent à force d’avoir été lues et relues depuis tant d’années.

    « O Muse, conte-moi l’aventure de l’Inventif :
    celui qui pilla Troie, qui pendant des années erra,
    voyant beaucoup de villes, découvrant beaucoup d’usages,
    souffrant beaucoup d’angoisses dans son âme sur la mer
    pour défense sa vie et le retour de ses marins
    sans en pouvoir pourtant sauver un seul, quoi qu’il en eût :
    par leur propre fureur ils furent perdus en effet,
    ces enfants qui touchèrent aux troupeaux d’un dieu d’En haut,
    le Soleil qui leur prit le bonheur du retour… »


    Celle de Leconte de l’Isle à laquelle on n’a jamais accroché :
    « Dis-moi, Muse, cet homme subtil qui erra si longtemps, après qu’il eût renversé la citadelle sacrée de Troie. »

    Celle de Victor Bérard, on n’eût longtemps que celle-ci :
    « C’est l’Homme aux mille tours, Muse, qu’il faut me dire, celui qui tant erra quand, de Troade, il eut pillé la ville sainte, Celui qui visita les cités de tant d’hommes et connut leur esprit, Celui qui, sur les mers, passa par tant d’angoisse, en luttant pour survivre et ramener ses gens. »

    Celle d’Emmanuel Lascoux, la toute nouvelle avec laquelle il faut faire connaissance :
    « Muse, dis-moi l’homme aux détours, l’homme aux ruses qui connu
    Tant d’errance, à peine achevé le saccage de Troie, la cité sainte :
    tous les gens dont il vit les villes, et dont il sonda les pensées ! »