Choisir à la mercerie Un jour à San’ des étiquettes brodées pour les coudre sur la layette qu’on va tricoter : Fait avec tendresse, Fait main, Fait pour toi. Hésiter entre les boutons en forme de chouettes et ceux en forme de chats et finalement prendre les deux paquets.
Commencer à fixer sur la canisse les frêles tiges du chèvrefeuille qui semble bien s’adapter.
Mettre une robe d’été.
Ne pas avoir la force de cirer les meubles mais ne pas s’en inquiéter, car cela fait un projet pour le mois de mai.
Récupérer La vie secrète des arbres à la Médiathèque.
Prendre le café sur la terrasse.
Envoyer un recueil de poésies à un éditeur. Pourquoi pas…
Ranger les étagères pour pouvoir faire de la place à un futur rayon Botanique.
Echanger un Asa Larsson contre un Anne Perry.
Ecouter l’allegro du Concerto n°27 en Si bémol Majeur, K 595 de Mozart, sous la direction d’Evgeny Kissin au piano lors de l’émission Allegretto de Denisa Kerschova et suivre un lien qui permet d'en voir le manuscrit. Rester bouche bée devant des pages de notes qui fusent et des grands espaces blancs aussi, sans rien, comme si le silence était aussi de Mozart.
Bonheur du jour - Page 662
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Moisson.
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Gourmandise des mots : de l’ombellule à l’involucelle.
En revenant du pain, on cueille un beau bouquet de pissenlits pour les mettre dans le vase bleu. Puis, c’est le moment immobile et on fait un peu de botanique à propos, justement, du pissenlit.
Les recherches sur cette fleur qu’on a toujours connue entraînent dans un voyage à travers des mots gourmands et sucrés.
Ne disons plus « le pissenlit » ! Soyons précis : le pissenlit des fontaines, le pissenlit d’été, le pissenlit d’automne, de Méditerranée… mais aussi le discret, l’exigu, le fauve, celui du granite, celui à feuilles hastées, l’invoqué, le cilié, le cendré, le discret… Le mot « hastée », avec sa consonance moyenâgeuse oblige à une halte dans les dictionnaires posés tout à côté du chat qui dort. Mais a-t-on jamais assez de dictionnaires, puisqu’on n’a pas assez appris de vocabulaire à l’école ? Le Dictionnaire usuel Quillet Flammarion par le texte et l’image, rédigé sous la direction de Pierre Gioan, édition 1959, explique : hasté, en forme de fer de lance. Les chevaliers, au Moyen-Age, avaient des lances. Et qui dit fer de lance, dit vivacité, ainsi qu’on le lit dans le Dictionnaire de l’ancien français Larousse, édition de 1968 : haste, vivacité, hâte, en usage dès le XII° siècle ; on est bien dans le Moyen-Age.
S’il a fallu farfouiller dans les dictionnaires pour la feuille hastée, on passe vite sur le pissenlit à ligules en capuchons puisqu’on sait ce que sont des ligules chez le pissenlit et qu’on comprend le mot capuchon. Mais surgit alors le pissenlit à feuilles obovales. Feuille obovale … certainement une alliance entre oblongue et ovale… Sur le chemin des formes de feuilles, on se plait à reconnaître un vocabulaire rassurant pour un instant : les feuilles simples, les composées, les lobées, les palmées, les opposées, les dentées, les…. Alors, dentées… Mais ne vient-on pas de lire quelque part que le pissenlit a des feuilles dentelées ? Dentées ou dentelées ? Il y a visiblement un accord sur le fait que les feuilles du pissenlit sont lobées, mais pour le reste… Ah, mais il existe aussi des feuilles denticulées ! On s’y intéressera plus tard.
Continuons l’exploration du pissenlit qui possède des bractées et non pas des sépales, qui sont deux éléments totalement différents. En observant la base de la fleur, on sursaute en lisant ce mot-là : involucre.
C’est un mot masculin. Il désigne l’ensemble des bractées se trouvant à la base des ombelles. Quant à l’involucelle, c’est l’ensemble des bractées se trouvant à la base des ombellules.
Comme le monde est à la fois grand et petit !