Les volets bleus
comme en Grèce
s’ouvrent sur
le bleu-matin-de-printemps-d’une-chaude-journée-c’est-sûr
du ciel.
En plein milieu de ce qui sera bleu de l’azur d’ici
sur la côte éponyme
quand on dira sous la treille de vigne-vierge nouvellement née
le Bénédicité,
une plume-nuage fraîchement rose s’élance.
Ecrira-t-elle un message de bienvenue ?
Enfantera-t-elle un autre nuage qui, sorti d’elle, poursuivra dans le ciel cette multiplication au long du jour des jolis nuages blancs aux flancs bien rebondis, comme ceux que les enfants aiment dessiner ?
Bonheur du jour - Page 663
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Les pages du ciel.
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La question du lundi : le temps émietté.
Aujourd’hui, l’impression que le temps passe plus vite qu’avant est général. Les journées s’écoulent au gré de sollicitations innombrables, et même les nuits sont bruyantes, organisées pour qu’on y voit comme en plein jour, surtout dans les villes où vivent désormais la majorité des êtres humains. On est toujours en alerte pour ne pas rater quelque chose, et les téléphones bipent constamment : c’est l’heure de ci, c’est l’heure de ça. Finalement, on ne reste plus longtemps dans une activité, et on passe de l’une à l’autre, sans même se rendre compte qu’on perd notre capacité à se concentrer.
C’est une phrase de Marie Noël qui nous a fait penser à cela :
« Tout mon temps est émietté comme du pain aux oiseaux. Je n’ai jamais su le défendre ».
On fera en sorte que le temps de cette journée ne soit pas émietté en un fractionnement d’activités et qu’on ne puisse dire, le soir venu : « Aujourd’hui, j’ai fait ça, et ça, et ça…. » mais plutôt : « Aujourd’hui, j’ai réfléchi…. » ou « Aujourd’hui, j’ai écouté… » ou « Aujourd’hui, j’ai contemplé… » ou « Aujourd’hui, j’ai tenu une main… ».
Ressentez-vous cet émiettement du temps ? Arrivez-vous à rassembler les miettes ?