On a toujours lu avec une grande attention la dernière page d’un livre et on a remarqué ceci : quand il s’agit d’un bon livre, ces lignes finales entraînent vers un nouvel ailleurs, et c’est ainsi qu’on suit le fil des choses. C’est le cas pour le livre d’Etienne Klein dont on a déjà parlé ici puisque la conclusion se fait sur la musique qu’Einstein aimait tant.
« Je pense souvent en musique. Je vis mes rêveries en musique. Je vois ma vie en termes de musique », disait-il en 1929.
Et on ne peut que s’émouvoir du soutien que Mozart a été pour lui. Il en aimait les sonates : « si pures, si belles » ; il en disait qu’elles étaient « le reflet de la beauté intérieure de l’univers ».
Alors, on écoute Mozart aussi, dans ce petit jour qui pointe.
Et on laisse partir ce livre vers de nouvelles rencontres.
Bonheur du jour - Page 805
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Indispensable Mozart.
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Les pages du ciel.
Lundi. C’est un ciel gris, tout uniformément gris. Et tellement près qu’on se souvient de quelques mots d’une chanson de Jacques Brel : « avec un ciel si bas qu’on pourrait le toucher ».
Mardi. De beaux gros cumulus blancs jouent à cache-cache avec le soleil. Alors, parfois on est dans l’ombre, et puis l’instant d’après, on ne l’est plus et il faut remettre sa main en visière. C’est rigolo.
Mercredi. Malgré le froid aigu, on ne reste pas dans le roof le temps de la traversée car on a toujours soif du ciel. Le mistral en balayant toute trace de nuage a rendu parfaite la netteté des teintes et quasi primaires les couleurs de sa palette : blanc et vert pour les collines, bleu pour la mer et pour le ciel.
Jeudi. A l’est, là où on repère le prochain lever du soleil car le ciel se rosit, de grandes cheminées de nuages violets s’élèvent au plus haut : est-ce le train de la nuit qui s’enfuit au plus vite ?
Vendredi. C’est la nuit encore. Tout est bleu de Prusse, sauf la lune, bien sûr, brillamment croissantée. Une étoile, tout près d’elle, comme une mouche sur le visage d’une belle princesse, fait un décor parfait pour un dessin d’enfant.
Samedi. Ciel en aquarelle en ce début de matin puisque de larges bandes roses et bleues sont tracées çà et là comme aurait pu le faire un peintre amateur qui ne sait pas encore dessiner les nuages. Le soleil est dans une brume très claire et mousseuse. On se doute que, quand il sera levé, il sera éblouissant, en concurrence, c’est certain, avec les mimosas.