Quand on avait préparé l’assaisonnement pour la salade du jour, on avait remarqué qu’on arrivait à la fin de la belle huile d’olive ramenée directement de Crète. On en avait eu plusieurs litres et on s’était bien habitué à sa saveur intense. Quand on la transvasait du bidon à l’huilier, on aimait toujours regarder ce liquide épais, d'un vert doré assez sombre et il nous arrivait d’en avaler une petite cuillère, comme ça, pour le plaisir.
Et c’est alors qu’on reçut en cadeau plusieurs litres d’huile d’olive venue tout droit d’un moulin espagnol. On ne put résister à la goûter, et on la versa alors dans une coupelle pour la mettre au jour. Comme elle était claire et ensoleillée !
Bonheur du jour - Page 812
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Huiles d’olive.
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La question du lundi : une échelle de l’encombrement.
Dans son joli livre, Marcher, une philosophie, Frédéric Gros propose une réflexion sur le contenu du sac à dos du marcheur. A cette occasion, il fait la distinction entre ce qui est utile, nécessaire, et élémentaire.
L’utile, n’est pas forcément nécessaire, mais aide bien, comme un bâton de marche, par exemple. Citons : « Pour le simplement utile, on trouve toujours des équivalents naturels : branches (pieux, bâtons, cannes), herbes (serviettes, coussins) » (p. 253.)
Le nécessaire, c’est ce qui permet d’avancer : de bonnes chaussures, des provisions, des vêtements.
L’élémentaire, « dépasse le nécessaire ». Et on en revient à Rimbaud, « les mains dans les poches ».
Ces réflexions sur le contenu d’un sac à dos, jusqu’à son abandon, ne pourraient-elles pas s’appliquer à nos vies quotidiennes ? Le superflu nous étouffe et fait de nous des machines à consommer. L’élémentaire nous permet d’être aussi léger que l’air.
Où vous situez-vous dans cette échelle de l’encombrement ?
Ou bien, où aimeriez-vous vous y situer ?