Dans ce fabuleux Almanach pour une jeune fille triste, Marie Noël, en date du 22 avril, cite Tolstoï, sans préciser où cette citation se trouve dans la vaste œuvre de l’écrivain russe. La voici : « Attendre de quelqu’un ton bien en cette vie est comme si, étant assis au bord d’une source, tu demandais à autrui de calmer ta soif. Baisse-toi et bois. Ton bonheur t’est donné. »
A méditer aujourd’hui, peut-être ?
Et si un spécialiste de Tolstoï passait par là, merci à lui (ou elle) de nous renseigner sur l’origine de ce passage.
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Dans la colline.
Aller dans la colline, c’est quitter les habitations et la route goudronnée pour prendre un sentier bien souvent sinueux et irrémédiablement pierreux. C’est rencontrer des arbres. Beaucoup de chênes pubescents dont les feuilles tombent et fanent, des chênes verts dont les feuilles ne sont ni lobées ni jaunes, et des chênes kermès dont les dernières pluies ont avivé les épines ; des cades chevelus aux reflets bleus déjà alourdis par leurs nombreux fruits, petites boules vertes, mais bientôt noires ; des pistachiers térébinthes aux belles petites feuilles jaunes et rouges ; des arbousiers dont les fruits n’ont pas encore pris leur teinte de Noël. C’est rencontrer des pierres, de celles que le pied évite ou d’autres qu’on appelle rochers. C’est déboucher sur des clairières tapissées d’un thym si odorant qu’on en prend quelques brins pour la tisane du soir. C’est recevoir la pluie dont les gouttelettes éparses abreuvent le sillon du chemin creux puis, quand le mistral émet ses premiers souffles pour prévenir les nuages qu’il est temps de faire toute la place au bleu du ciel, recevoir une pluie de feuilles virevoltantes, quasi-joyeuses dont certaines, joueuses aussi, viennent se coller sur le bout du nez. Ce n’est pas grave qu’il fasse alors plus froid et que les doigts s’engourdissent un peu à la cueillette des pissacans, des coulemelles voire des girolles : il fait un grand soleil et on va et vient entre les taches de lumière et d’ombre. Puis, debout au milieu de la forêt, on se souvient de quelques passages de Pagnol évoquant l’automne en Provence dans Le château de ma mère.