C’est pas facile la vie.
On espère que tout aille bien.
On le croit on en est persuadé
A force de le répéter tout le monde sera gentil c’est sûr si on est gentil aussi
On sourit
On chante
On donne
On aide
Tout ça tranquillement
Tout ça avec confiance
On y croit
Et puis
Il pleut très fort
Les mots pleuvent aussi très fort
Amers car ils montrent l’amertume
Durs car ils montrent la violence
Sifflants car ceux qui les disent les veulent comme des balles meurtrières
Mais pourquoi ?
Pour un pouvoir quelconque
Dans un petit espace
Dans un petit moment
Dans une petite cour
Devant la muraille de la malveillance
S’expliquer est inutile et on ne voudrait pas puiser dans les mots des méchants
Prouver quoi que ce soit est inutile
Car de toute façon rien ne serait entendu
Alors partir
Après on sera tranquille
Un pas deux pas trois pas
Epaules tombantes
Mais non
Pourquoi donner à autrui le pouvoir sur le reste de la notre vie ?
Se redresser
S’appuyer sur soi-même alors
Puiser en soi de la force et du courage et des sourires
Rester debout
Continuer
Autrement
Parce qu’on est libre
La liberté est un appui
Elle a été choisie en son temps
Elle permet de choisir ce qui est bon pour soi-même même quand ce n’est pas facile.
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Moisson du tout début de février : dans le calme.
Pétrir du pain à la main, le temps qu’il faut. Attendre qu’il pousse. Le pétrir à nouveau. Le façonner. Attendre qu’il pousse. Le faire cuire.
Juste avant le chemin du Manteau, admirer un magnifique amandier en fleurs. Il est d’un blanc immaculé.
Marcher très longtemps, dans le vent, le long de la mer et sur la plage.
Au fur et à mesure de la journée organisée pour être la plus silencieuse possible, lire Pour plus de lumière, de Charles Juliet.
Le soir, regarder toutes les oranges amères reçues en cadeau pour en faire de la marmelade : étalées sur la table, elles sont de multiples soleils.