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Bonheur du jour - Page 338

  • La question du lundi. De la peau du potimarron et autres épluchages.


    A la ferme de Fabregas, nous étions nombreux à faire la queue après avoir rempli nos cabas de courges diverses et variées, de potimarrons, de betteraves, de panais, de carottes, de poireaux, de pommes de terre, d’épinards, salades, etc. Plus nombreux d’ailleurs qu’on aurait pu l’être dans une librairie, soit dit en passant. Nombreux, donc, et masqués bien sûr, les conversations allaient bon train. Il y avait les voraces mangeurs de légumes capables d’en démontrer à tout nutritionniste qui expliquaient doctement que la betterave peut (doit ?) aussi se manger crue, bien râpée (alors ceux-là, il est certain qu’ils vont ensuite à la Biocoop compléter leurs courses avec du radis noir). Il y avait les parents avec des tas d’enfants courant partout (ah ! quelle vitalité ont ces mangeurs de légumes en herbe !) et les attrapant parfois par le bras pour leur faire répéter les noms des légumes (c’est déjà ça, car mangeront-ils vraiment les épinards ?). Parmi ce monde déterminé à manger le plus local possible, il y avait aussi les nouveaux, qu’on pouvait distinguer à leurs hésitations pour attraper le cabas ou distinguer le sens de la queue (bien que désormais on fasse la queue partout il y a encore des novices) ; repérés, on n’hésitait pas à leur faire un sourire sous le masque et à leur laisser la place dans la queue pour entamer la conversation, genre : « Ah ! vous avez pris du panais aussi ! C’est délicieux ! ». Mis en confiance, ils pouvaient poser des questions, genre : « Et ça (montrant un potimarron), c’est comme une courge, il faut enlever la peau ? ».
    Nous y voilà : pour être admis au rang de mangeurs de légumes bio, il semble évident qu’il est sacrilège d'enlever la peau du potimarron et la réponse fusait, nette : « Pas du tout, voyons ! La peau du potimarron se mange ! », accompagnée parfois d’un commentaire supplémentaire : « D’ailleurs, je vois que vous avez pris des panais, et bien moi, je les brosse seulement, je ne les épluche pas. »

    D’où la question du lundi et ses questions subsidiaires : Mangez-vous le potimarron avec sa peau ? Et le panais ? Vous l’épluchez ? Vous le brossez ?
    Un complément d'information : ici, on n'épluche pas.

  • Les feuilles d’automne.


    Comme chaque jour, la promenade se fait dans les conditions autorisées. Sous les pas, les feuilles mortes. Il a plu et certaines, lumineusement jaunes, sont collées sur l’asphalte des trottoirs et des rues. Ce n’est qu’après avoir bifurqué de la Corniche pour monter vers le Fort Napoléon qu’on peut faire ce qu’on aime tant : marcher dans les feuilles et shooter dedans, et puis aussi en ramasser quelques-unes qu’on fera sécher dans le vieux dictionnaire, si jamais il y reste de la place. Voilà quelques feuilles de micocoulier, d’autres d’eucalyptus et de platane et peut-être celles-ci sont-elles d’un aulne ? On sera à jamais une petite fille qui rentre à la maison avec un bouquet de feuilles mortes un jour d’automne pluvieux. On laisse la feuille de figuier arrachée par le vent et la pluie car elle est bien trop grande mais elle est quand même bien belle alors on revient en arrière et on la prend aussi : on la fera sécher dans l’atlas.