Le vent souffle fort. Tout au long de la corniche de Tamaris, il froisse l’eau. Elle tremble de froid et frémit en des milliers de vaguelettes mousseuses. En traversant la plage des Sablettes, c’est le sable, alors, qui tourbillonne. On rabat sur les oreilles le chapeau blanc. C’est dès là que le concert du vent s’annonce.
Il devient plus clair quand on arrive au port de St Elme. On enlève le chapeau. On s’assied sur les pierres. On écoute les drisses tintinnabuler, le vent souffler, les vaguelettes clapoter, les galets rouler. Parfois, le vent reprend sa respiration et il y a comme un tout petit silence avant que ne débute un deuxième mouvement ou encore un troisième.
Au retour, on emporte avec soi ce concert du vent.
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La question du lundi : cesser de tuer le temps.
Après avoir cité ici ces quelques mots de René Char,
« si tu dois repartir »
on poursuit les citations, bondissant de l’une à l’autre comme l’écho :« Il y a des vies blanches sans autre signe extérieur de leur destruction que d’appartenir à l’absence – à soi, aux autres, au monde »
écrit Anne Dufourmantelle dans Puissance de la douceur.
Cela a pris des années, ici, pour ne plus être absent à soi-même, aux autres, au monde. Des années pour cesser de tuer le temps. Et, au moment où il faut repartir encore une fois sur un nouveau chemin inattendu, on a conquis la certitude d'être au présent.
Et vous, êtes-vous encore en chemin pour acquérir cette présence à vous-même ou l’avez-vous trouvée pour en faire la compagne de votre quotidien et ainsi construire chaque moment du temps ?