Relectures :
« Noces suivi de L’Eté », de Camus et particulièrement « L’exil d’Hélène », un texte si actuel bien qu’écrit en 1948 :
« L’ignorance reconnue, le refus du fanatisme, les bornes du monde et de l’homme, le visage aimé, la beauté enfin, voici le camp où nous rejoindrons les Grecs. D’une certaine manière, le sens de l’histoire de demain (…) est dans la lutte entre la création et l’inquisition. » (1)
« Feuillets d’Hypnos », de René Char : « Nous n’appartenons à personne sinon au point d’or de cette lampe inconnue de nous, inaccessible à nous qui tient éveillés le courage et le silence. » (2)
« Le porche du Mystère de la Deuxième Vertu », de Charles Péguy. « joignent leurs mains », « se tiennent la main », « se tenant la main » … (vers la page 220) (3)
Lecture :
« Cezanne. Des toits rouges sur la mer bleue », de Marie-Hélène Lafon, Flammarion, 2023, Collection D’/Après dirigée par Colin Lemoine ; emprunté à la Médiathèque Jacques Duhamel de Sanary-sur-Mer, cote CEZ
(1) Albert Camus, Noces suivi de L’Eté, Ed. Gallimard, 1959, Folio, page 140
(2) René Char, Feuillets d’Hypnos, n°5, p. 10, Folio Plus Classiques n° 99, Dossier et notes réalisés par Marie-Françoise Delecroix, Lecture d’image par Alain Jaubert, Ed. Gallimard 1962 pour le texte, 2007 pour la lecture d’image et le dossier
(3) Charles Péguy, Le Porche de la Deuxième Vertu, Ed. Gallimard, 1929 ; emprunté à la Médiathèque Chalucet de Toulon, cote 27698
Bonheur du jour - Page 18
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Camus, Char, Péguy, Marie-Hélène Lafon et Cezanne
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Paix
Sur les bords d’un grand lac, au niveau d’un petite anse, tout près de l’eau et de l’embarcadère pour s’en aller en bateau sur la rive opposée afin de faire quelques courses et de poster le courrier, prendre le temps de regarder un couple de cygne avec ses deux petits.
Ils se promènent. L’eau clapote. Le soleil brille. Le ciel est ouvragé de nuages blancs et gris qui s’entremêlent au gré du vent et des sommets plus ou moins proches. La brise est douce.
Tout est calme.
Tout est paisible.
Les cygnes majestueux et leurs deux petits qui ont encore leur plumage cendré et que leurs parents ne quittent pas des yeux, participent à cette sérénité.
C’est beau.
Ailleurs, dans le monde, rien de cela, hélas ; et dans certaines vies non plus. Pas plus la vision de ce moment enchanté que la possibilité ou même le goût de le voir s’il passait par là …
Mais cet instant-là a été là pour moi. Je vais l’emporter comme le bouquet de dahlias, la visite à l’apiculteur, les mûres, les somptueux châtaigniers, …
Cet instant a été un soutien ; son souvenir en sera un ; cela m’appartient ; je le partage volontiers car je suis persuadée que c’est une graine de paix. Et nous avons tant besoin de paix.